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E.Coli Viande brésilienne bloquée aux portes de l'UE, le Brésil conteste

PARIS, 26 avr 2013 (AFP) - Deux chargements de viande brésilienne de 35 tonnes au total ont été récemment bloqués à leur arrivée dans le port de Rotterdam (Pays-Bas) après que les autorités néerlandaises y eurent détecté la présence de bactérie E.Coli, a indiqué vendredi à l'AFP l'autorité néerlandaise de sécurité des aliments.

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« Depuis le début de l'année, nous avons bloqué deux chargements en provenance du Brésil car nous y avons détecté une souche de la bactérie E.coli. Elle n'est pas connue comme hautement pathogène mais oblige tout de même à interdire la marchandise », a indiqué Tjitte Mastenbroek, porte-parole de l'autorité.

Les deux chargements, de 10 et 25 tonnes, ont été interceptés les 19 février et 10 avril dans le port de Rotterdam, l'un des principaux lieux d'importation de viande bovine dans l'Union Européenne.

« La viande n'est pas entrée sur le marché néerlandais », a indiqué Tjitte Mastenbroek. « Elle a été soit stockée en chambre froide, soit renvoyée au Brésil. Cette décision, ainsi que celle de détruire ou non la cargaison, appartient au propriétaire de la marchandise ».

De son côté, l'association brésilienne des exportateurs de viande (Abiec) conteste la validité des tests. D'après elle, les Pays-Bas ont modifié la méthode et la sensibilité des tests de la bactérie E. coli suite à la crise sanitaire survenue en Europe en 2011.

Escherichia coli - E.coli en abrégé - est une bactérie dont certaines souches sont susceptibles de provoquer de graves infections. Sa présence dans des graines germées en Allemagne avait fait plus de 40 tués en Europe en 2011.

« Depuis les incidents de 2011, nous avons une meilleure connaissance des bactéries pathogènes, c'est la raison pour laquelle nous sommes stricts », a fait valoir Tjitte  Mastenbroek.

« Cette viande était labellisée comme "bœuf de haute qualité", destinée à être consommée fraîche, a-t-il ajouté. « Si on était certain qu'elle allait être portée à haute température, par exemple pour une transformation industrielle, la décision aurait pu être différente ».

Mais pour l'Abiec le coup est rude, le Brésil étant le premier exportateur de viande bovine du monde.

« Cette nouvelle méthode de contrôle (...) n'a pas de bases scientifiques solides » et « n'est pas appliquée à l'intérieur de l'Europe de la même façon que sur la viande importée. Elle fait l'objet de critiques et de négociations de la part du Brésil et de plusieurs autres pays qui exportent de la viande vers l'UE, notamment l'Australie, les Etats-Unis, l'Argentine et l'Uruguay », précise l'association dans une note technique diffusée jeudi.

« Le Brésil n'est pas du tout un mauvais élève, au contraire : nous savons que le niveau d'hygiène dans les usines y est très élevé », a indiqué à l'AFP Jean-Luc Mériaux, secrétaire général de l'UECBV (Union européenne pour le commerce de bétail et de viande).

Les exportateurs brésiliens de viande font d'ailleurs valoir que « les contrôles dans les industries brésiliennes respectent les normes internationales, pour l'E. coli ou pour tout autre micro-organisme potentiellement pathogène ».

Ils rappellent aussi que la dernière notification de la bactérie E.coli dans de la viande brésilienne aux portes de l'UE remonte à 2009.

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